L’Organisation internationale du cacao (ICCO), a inauguré mardi 25 avril son nouveau siège à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de la fève. L’organisation, fondée depuis 1973, était jusque-là établie à Londres, place financière de première importance pour les marchés des matières premières.
Pour l’ICCO, l’installation du nouveau siège en Côte d’Ivoire revêt un caractère symbolique, celui de «se rapprocher des producteurs afin de leur apporter son expertise dans l’analyse et la résolution des problèmes auxquels ils sont confrontés».
Les autorités ivoiriennes sont aussi d’avis que cette installation est avantageuse pour les producteurs. Elle offrira, selon le vice-président Daniel Kablan Duncan «des occasions de mieux appréhender les réalités du terrain et mieux apprécier les attentes essentielles des producteurs dans la perspectives des décisions adaptées et des mesures concrètes en vue de l’émergence d’une chaine de valeurs profitables à tous».
Duncan a également évoqué, par cette présence de l’ICCO dans son pays, la marque d’une confiance renouvelée en la Côte d’Ivoire dont les performances économiques le font placer parmi les cinq premières économies à fortes croissances au monde.
Le directeur exécutif de l’ICCO, Jean-Marc Anga, a rappelé que l’une des missions de l’ICCO est «d’améliorer la transparence des marchés du cacao en fournissant aux pays membres, des études, analyses et statistiques sur le cacao ainsi que des prévisions sur l’offre et la demande mondiale de cacao».
Le transfert du siège de l’Organisation internationale du cacao à Abidjan intervient dans un contexte économique difficile pour les producteurs de cacao, où le cours du cacao sur le marché mondial est en chute libre. En fin de semaine passée, le cacao a atteint à Londres 1.372 livres sterling la tonne, au plus bas depuis début 2012. Pour les experts, le cacao fait face à une offre trop abondante par rapport à la demande qui est morose.
En Côte d’Ivoire, le prix d’achat aux producteurs est passé de 1.100 FCFA (1,67 euros) par kg à 700 FCFA (1,06 euros) pour la campagne intermédiaire. Le choc du secteur du cacao, vital pour l’économie ivoirienne (il représente 15% du PIB et plus de 50% des recettes d’exportation), a forcé le gouvernement à réduire les dépenses publiques de 10%.