Ce qui était annoncé il y a quelques jours est désormais effectif : les Etats-Unis ont entamé ce mercredi 26 avril le retrait de leurs forces spéciales de la République centrafricaine (RCA).
Ces troupes avaient pour mission de soutenir les Forces africaines spéciales africaines déployées dans le pays pour anéantir l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), une rébellion ougandaise.
Pour les autorités américaines, l’opération qui consistait à mettre hors état de nuire la LRA a été un succès. Cependant, le leader de cette rébellion, Joseph Kony, qualifié par les Etats-Unis de «terroriste mondial» est toujours libre et introuvable, alors que l’objectif de l’opération militaire lancée était de le capturer et le remettre à la Cour pénale internationale (CPI).
«Bien sûr nous sommes tous d’accord pour dire que ce serait important de capturer Joseph Kony. Mais néanmoins, le temps est venu de nous retirer», a fait savoir le chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), le général Thomas Waldhauser, convaincu que la LRA a été bien affaiblie et ne se bat plus que pour sa survie. La LRA compterait aujourd’hui 100 membres actifs contre plusieurs milliers il y a une dizaine d’années.
«Nous avons décidé de passer à autre chose», tout en en continuant «à travailler avec les pays de la région, à travers des formations, des exercices, par la transmission de renseignement aussi quand cela s’avèrera nécessaire», a poursuivi Waldhauser. Les Etats-Unis restent conscients que le mouvement peut resurgir et qu’il n’est pas question de «laisser le champ libre sur le terrain». Les opérations américaines auraient coûté, depuis leur début, en 2011, entre 600 et 800 millions de dollars.
Kony est recherché pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, par la CPI. Son mouvement, une des plus cruelles rébellions, a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants dans le nord de l’Ouganda, avant de se propager dans les pays voisins, d’après l’ONU. L’objectif de la rébellion est de renverser le président ougandais, Yoweri Museveni, pour mettre en place, en Ouganda, un régime basé sur les Dix commandements de la Bible.