Le chef d’Etat bissau-guinéen, Jose Mario Vaz a appelé, lundi, les producteurs locaux de noix de cajou à suspendre leur vente d’anacardes jusqu’à nouvel ordre, dans l’objectif de limiter la contrebande de cette matière première vers le Sénégal.
Le président veut se lever contre la faiblesse du prix d’achat au producteur (500 FCFA le kilo) qu’il juge «inacceptable», dans la mesure où au Sénégal le kilo de noix de cajou s’élève à 1.500 FCFA. Il a ainsi exhorté les agriculteurs de ne pas mettre en vente leurs récoltes, en attendant que le gouvernement prenne en main la situation.
La Guinée Bissau occupe le 3e rang de producteur de noix de cajou en Afrique, après la Côte-d’Ivoire et la Tanzanie, et la 6e place au niveau mondial. Ce produit est la principale culture de rente et source de revenu pour les paysans et l’Etat. Il représente 60% des revenus du pays.
Selon les prévisions de l’Agence nationale de cajou (ANCA), la Guinée-Bissau devrait exporter plus de 200.000 tonnes de noix en 2017. La campagne devrait d’ailleurs battre son plein au cours de ce mois de mai, au grand regret des producteurs.
Durant l’exercice précédent, les exportations étaient estimées à 192.000 tonnes et à plus de 170.000 tonnes en 2015. L’Inde et la Chine sont les principaux clients du pays.
Les autorités bissau-guinéennes ont déjà mis en place un dispositif, baptisé «one-stop-shop» visant à contrôler la filière de cajou et à faciliter les exportations en centralisant en un seul point, toutes les parties impliquées dans la vente. Le système est placé sous la responsabilité du ministère du Commerce et de l’industrie.