Le président sénégalais Macky Sall a appelé ce dimanche, l’opposition qui alimente ces derniers jours, le débat autour de la gestion du pétrole et du gaz dans le pays, à cesser ces «discussions inutiles» et de s’intéresser à «l’essentiel».
Lors d’une conférence de presse, le chef de l’Etat a saisi la même occasion, pour dénoncer les propos des dirigeants de l’opposition qui parlent, selon lui, d’un dossier qu’ils ne maitrisent pas.
«Le pétrole est un domaine spécialisé et ceux qui en parlent le plus n’en savent rien du tout. Et ceux qui le connaissent n’en parlent pas. Parce que leur éthique et l’exigence de responsabilité dans ce secteur ne permettent pas de tout dire».
Dans le souci de faire taire les mauvaises langues, le président a souligné que «la recherche pétrolière est une activité sérieuse, qui est régie par une loi qui définit le cadre d’intervention, et personne ne peut se permettre de s’amuser en cette matière sur les conventions pétrolières».
«Comment peut-on penser qu’on peut se réveiller un beau matin et en faire ce qu’on veut?, s’interroge le président Sall, invitant ses adversaires à engager plutôt «des débats sérieux qui tiennent la route».
Cette affaire a éclaté depuis que la Direction de surveillance du territoire (DST) a interdit la vente d’un livre écrit par l’opposant Ousmane Sonko et intitulé «Pétrole et gaz du Sénégal : chronique d’une spoliation». L’ouvrage revient sur les ressources naturelles et leur gestion par le régime du président Macky Sall.
La DST a, à son tour, rendu public un communiqué informant qu’elle «n’a reçu aucun livre dont l’auteur serait Monsieur Ousmane Sonko et qui serait édité au Sénégal».
Sonko, un opposant radical au régime de Sall, a expliqué qu’il a décidé d’éditer son livre à Paris parce qu’il n’avait pas d’autres choix, assurant qu’il se battra pour faire autoriser la parution de son «ouvrage de clarification» au Sénégal, «sinon il y a la version en ligne».
Le chef de l’Etat qui affirme n’avoir rien à se reprocher se dit serein quant à la menace de saisine de la justice.