Le groupe armé centrafricain qui a visé, le samedi 13 mai dernier, des Casques bleus à Bangassou, dans le sud-est de la République centrafricaine (RCA), aurait fait usage «d’armes assez sérieuses», a révélé, ce jeudi, Diane Corner, une envoyée spéciale des Nations Unies en Centrafrique.
Les assaillants se seraient servis de mortiers et de lance-grenades lors de l’attaque d’une base de la Mission des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA). Cette force onusienne qui, auparavant a attribué l’assaut à un groupe d’auto-défense, les anti-Balaka pro-chrétiens, «est toujours en train de chercher à identifier clairement les auteurs et leur véritable motivation», a noté, mardi, son commandant, le général Bala Keïta.
D’autres sources ont aussi souligné la singularité de cette attaque. Pour plusieurs humanitaires et observateurs, les assaillants étaient bien armés et organisés. «L’opération de Bangassou ressemble très fortement à une opération militaire concertée et planifiée, et rappelle l’attaque de Bangui du 5 décembre 2013 qui avait été soutenue par des cadres militaires», a déclaré Natalia Dukhan, spécialiste Centrafrique pour l’organisation Enough project.
La semaine dernière a été également émaillée d’autres affrontements entre les anti-Balaka pro-chrétiens et une faction de l’ex-Séléka pro-musulmans, qui auraient fait plusieurs morts et des milliers de déplacés. Mercredi 17 mai, la MINUSCA a assuré que la situation était globalement «calme» et qu’elle contrôlait «les points stratégiques» de la ville.
La RCA a basculé dans la violence en décembre 2013 avec le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles de la Séléka, provoquant la contre-offensive des milices anti-balaka. L’intervention de la France, qui s’est retirée en octobre 2016, et de la Mission de l’ONU, qui dispose d’environ 12.500 hommes, a permis le retour au calme à Bangui, la capitale. Mais l’intérieur du pays n’est pas encore sécurisé comme l’espéraient ses habitants.