La société civile au Burkina Faso est montée au créneau, pour dénoncer l’amateurisme et le tâtonnement du régime du président Roch Marc Christian Kaboré, une année après son accession au pouvoir.
Le cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC) a publié jeudi un mémorandum dans lequel il affirme que l’accession au pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) n’a pas apporté des réponses concrètes aux préoccupations de la population, bien au contraire, «tout est pire qu’avant».
Le mouvement a organisé une conférence de presse au cours de laquelle il a cherché à faire comprendre que le MPP ne travaille pas en phase avec l’esprit de «l’insurrection populaire» et qu’il est appelé à revoir son mode de gouvernance.
Sans mâcher ses mots, Safietou Lopez, la présidente du CCNOSC, a déclaré que le MPP est une copie conforme du CDP qui ne fait pas mieux, malgré ses promesses de «rupture». «Il suffit de lire les différentes réactions pour s’en convaincre que le parti au pouvoir est dans une attitude démagogique et populiste, pour ne pas dire que le pouvoir actuel navigue à vue», a-t-elle soutenu.
Lopez a dénoncé certaines «anciennes pratiques de la mauvaise gouvernance comme la politisation de l’administration, la promotion de la médiocrité, le silence absolu sur les détournements qui concernent des proches des dirigeants, les marchés de gré à gré au mépris de toutes les règles élémentaires de passation».
Fin avril, des formations politiques avaient créé une plateforme de l’opposition pour «interpeller vigoureusement» le pouvoir sur ses engagements pris et qui n’étaient pas encore tenus.
Pour le CCNOSC, l’espoir suscité par l’élection du président Kaboré est «devenu un leurre» qu’il «convient de corriger».