Les chefs d’Etat de Tanzanie, John Magufuli, et de l’Ouganda, Yoweri Museveni ont plaidé pour la levée des sanctions de l’Union européenne (UE) contre le Burundi, ce samedi, au cours d’un sommet régional de la Communauté est-africaine (EAC) à Dar Es-Salaam, en Tanzanie.
Le président Museveni, qui est le président de l’EAC et le principal médiateur dans la crise politique burundaise, a dénoncé l’attitude de l’UE de prendre des décisions de façon unilatérale, sans concertation préalable avec la Communauté.
«Nous ne voulons pas que l’Union européenne prenne des mesures contre un Etat membre sans discussions avec nous», a-t-il fait part, avant de se demander «au nom de quoi l’UE» se permet ce comportement. «S’il vous plait, notre maison est notre maison, n’y rentrez pas sans nous demander notre avis», a conclu le chef d’Etat ougandais.
En tout cas, pour les deux leaders est-africains, les problèmes qui touche un pays de l’EAC sont censés être traités d’abord au sein de la communauté. Mais leur appel n’a pas trouvé un écho favorable chez le partenaire européen. «Les sanctions resteront en place tant que la situation ne changera pas», a déclaré l’ambassadeur de l’UE en Tanzanie et auprès de l’EAC, Roeland van de Geer.
Soulignons qu’à cause des sanctions européennes qui pèsent sur lui, le Burundi refuse de signer l’APE, un accord de partenariat économique entre la communauté d’Afrique centrale et l’Union européenne. Mais pour le diplomate européen, «les restrictions imposées au Burundi dépendent de la situation au Burundi et pas de l’accord de partenariat économique».
La crise politique que traverse le Burundi depuis deux ans, était au cœur du sommet de l’EAC. Le dialogue de sortie de crise, initié par l’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, étant au point mort à cause du refus du pouvoir burundais de s’asseoir avec l’opposition en exil, qu’il accuse d’être derrière les violences dans le pays, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est essaie, à son niveau, de relancer les pourparlers.
Les violences au Burundi, provoquées par un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, ont déjà fait près de 2.000 morts, tandis que plus de 400.000 Burundais ont été poussés à l’exil.