Au ministère gabonais de l’Education nationale, tout semble indiquer que la machine pour la mise en route graduée du projet de l’introduction de l’anglais comme 2ème langue nationale, est lancée. La stratégie principale décidée par le gouvernement est celle de passer par les établissements d’enseignement primaire en y introduisant l’anglais.

Ainsi, le ministère de l’Education nationale, par l’entremise de l’Institut pédagogique national, et en partenariat avec le British Council, commence par l’organisation d’un séminaire consacré à la formation en anglais de 20 enseignants du primaire, sous le thème : «Outils méthodologiques pour les enseignants d’anglais débutants».

Il sera question pour les participants de se familiariser avec les méthodes, outils et mécanismes d’apprentissage de l’anglais aux plus jeunes. Le Président gabonais avait exprimé son souhait d’introduire l’anglais comme deuxième langue officielle du Gabon, en 2012, à quelques jours du sommet de la Francophonie à Kinshasa. Sans surprise, des réactions encourageantes et de mise en garde étaient nombreuses aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Comme pour montrer sa détermination, cette annonce était suivie d’un déplacement du Président au Rwanda en vue de s’inspirer du modèle de ce pays. Au cours de sa visite et répondant en quelque sorte aux mises en garde des partenaires francophones, Ali Bongo avait minimisé la polémique autour de ce projet en la qualifiant de ridicule : «Il y a des problèmes beaucoup plus graves aujourd’hui auxquels nous avons à faire face que de perdre notre temps à polémiquer sur une question comme celle-là qui est simplement ridicule (…) » a-t-il estimé.

Ce projet de bilinguisme ne revêt pas qu’une importance culturelle, mais aussi et surtout économique. En 2012, le porte-parole de la présidence, Alain-Claude Billié Bi Nzé, s’exprimait ainsi : «Introduire l’anglais comme langue officielle est un modèle qui a porté ses fruits, en termes de développement de l’économie au Rwanda, dont les autorités gabonaises veulent s’inspirer pour rendre effectif le plan stratégique du Gabon Émergent».

Il est maintenant question d’attendre les résultats des différentes initiatives qui seront lancées. Les autorités espèrent, d’ici à l’année 2025, voir le Gabon utiliser  l’anglais.