Les formations politiques de l’opposition au Congo-Brazzaville ont manifesté leur déception suite aux propos tenus dernièrement par le président Denis Sassou NGuessan, attestant qu’il n’existe pas de crise post-électorale et politique dans le pays, notamment dans la région du Pool.
Sassou-Nguesso s’exprimait ainsi au cours d’un entretien accordé le 12 mai dernier à France 24, axé entre autres sur la crise postélectorale, la «chasse aux sorcières» qu’on l’accuse de livrer à ses opposants, ainsi que sur les tensions dans la région «rebelle» du Pool, dans l’est du pays.
La principale coalition de l’opposition venait de se réunir en session extraordinaire, pour considérer les déclarations du chef de l’Etat. Pour le porte-parole de la plateforme, Charles Zacharie Bowao, le président Sassou-Nguesso, minimise la réalité de la crise telle qu’elle se vit dans la région du Pool.
«Il a un langage qui ne reflète pas la réalité», a déclaré Bowao, informant sur l’usage fait des hélicoptères de combat, des chars, des mortiers et des armes lourdes dans la guerre livrée contre les ennemis qui se cachent dans cette région.
Le président du mouvement de la société civile FULD a aussi dénoncé les propos de Sassou. «Nous sommes totalement outrés dans la mesure où nous ne comprenons pas pourquoi le président a une lecture différente de la réalité congolaise. Les leaders d’opinion qui ont participé à l’élection présidentielle sont aujourd’hui en prison», a-t-il déploré.
Pour la coalition de l’opposition, voire d’autres personnalités de la civile, seul un dialogue incluant toute la classe politique pourrait sortir le Pool de cette crise et apporter la paix. Mais le gouvernement refuse toutes négociations avec ceux qu’il qualifie de «terroristes».
La plateforme soulève aussi la question de la tenue des élections locales et législatives, prévues en juillet prochain, dans un contexte où une partie du pays est instable. Pour sa part, elle se prononcera ce mercredi 24 mai pour sa participation ou non à ces élections.