Sur la base du compromis qui avait été trouvé concernant le mode de paiement de la force burundaise engagée dans la force de l’Union africaine en Somalie (AMISON), l’Union européenne (UE) a débloqué les arriérés de salaires couvrant la période du 15 mars au 30 septembre.
Un montant de près de 23 millions d’euros a donc été adressé aux quelques 5500 soldats burundais de la mission africaine, non plus par le moyen de la banque centrale du Burundi comme autrefois, mais par l’intermédiaire de l’Union africaine (UA) qui devait à son tour adressé les fonds à une banque privée du Burundi, la Bancobu.
Selon une entente convenue en janvier dernier entre l’UA et le Burundi, Bruxelles devait désormais payer les soldats burundais en acheminant l’argent vers les banques commerciales au Burundi via l’institution africaine. C’est à ces banques que devait revenir la charge de payer directement le contingent burundais engagé en Somalie.
Bruxelles ne voulait plus que les fonds aboutissent dans les caisses de la Banque centrale du Burundi, pour éviter que le gouvernement ne s’en serve, alors que le pays est sous sanctions européennes. L’UE avait aussi décidé que Bujumbura ne prélève plus les 20% qu’il tirait du salaire de chaque militaire. L’institution européenne avait donc interrompu le paiement des salaires en mars de l’année passée, en attendant de trouver un moyen qui garantisse le paiement en totalité des salaires des militaires.
Toujours est-il que les devises que venaient de débloquer l’UE ont atterri à la Banque centrale burundaise, conformément à la loi du pays. Pour l’UE, l’essentiel est que l’argent arrive effectivement aux soldats et en totalité. Elle suit donc de près les différentes transactions.
Les mesures restrictives prises à l’encontre du Burundi par Bruxelles consistent en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et en un gel des avoirs de quatre personnes dont les activités ont été considérées comme faisant obstacle à la recherche d’une solution politique à la crise burundaise. Cette crise née, depuis plus de deux ans, de la volonté du président Pierre Nkurunziza de briguer un 3e mandat controversé.
Le Burundi est, après l’Ouganda, le deuxième plus grand contributeur de la mission panafricaine en Somalie. L’AMISOM qui compte environ 22.000 hommes combat les insurgés islamistes Shebab dans la corne de l’Afrique.