Les autorités camerounaises ont interdit à l’ONG Amnesty International et ses partenaires de la société civile camerounaise, d’animer une conférence de presse qui était prévue ce mercredi 24 mai à l’hôtel la Falaise de Yaoundé et à laquelle les médias nationaux et internationaux avaient été invités.
«La conférence de presse a été annulée par la Direction de l’Hôtel la Falaise, l’accès à la salle de conférence ne nous est pas accordé, nous cherchons un plan B», faisait part les responsables d’Amnesty dans le hall de l’Hôtel.
Le directeur Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International, Alioune Tine, a affirmé n’avoir reçu aucun document sur l’interdiction de la conférence, et a manifesté sa surprise de voir le déploiement des dizaines d’hommes en uniformes de police venus lui signifier l’interdiction de la cérémonie.
Les éléments de la force de maintien de l’ordre venus sur place, à l’hôtel, pour veiller au respect de l’interdiction n’étaient pas, non plus, en possession d’un document concernant la mesure des autorités.
Pendant la conférence, l’organisation de défense des droits de l’homme devait informer sur le contenu de plusieurs lettres et pétitions envoyées au président Paul Biya pour demander la libération de trois étudiants condamnés à dix ans de prison par un tribunal militaire, pour avoir fait circuler sur internet une plaisanterie sur Boko Haram. La plaisanterie disait : «Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement: avoir validé 4 matières et la religion au baccalauréat».
Les trois étudiants comparaissent devant la justice depuis le 7 septembre 2016 pour complicité d’insurrection et non-dénonciation. Le tribunal militaire de Yaoundé tribunal a prononcé le verdict les concernant le 21 septembre dernier. Le procès en appel est prévu le 15 juin, selon Amnesty.