Le procureur de la Cour pénale spéciale (CPS) en Centrafrique, le colonel Toussaint Muntazini Mukimapa qui était désigné en février dernier, par le président, Faustin Archange Touadéra, devrait arriver ces jours-ci à Bangui, pour entamer ses fonctions conformément à l’échéance qui avait été annoncée par le ministère centrafricain de la Justice.
Originaire de la République démocratique du Congo (RDC), le colonel Mukimapa aura la tâche d’instruire les crimes qui ont été commis en République centrafricaine, par les différents groupes armés depuis 2003.
La mission de la Cour, créée en juin 2015, est, en effet, de juger les responsables de violations graves de droits de l’Homme commises sur le territoire à partir de 2003.
Toutefois, la tâche la plus lourde concernera la crise qui a commencé en décembre 2013 avec l’offensive des anti-Balaka pro-chrétiens sur Bangui, réagissant au renversement, quelques mois plus tôt, de l’ex-président François Bozizé par les Séléka pro-musulmans.
Si l’intervention de la France, qui s’est retirée en octobre 2016, et de la Mission de l’ONU, a permis le retour au calme à Bangui, la capitale, l’intérieur du pays est encore le théâtre des affrontements entre les groupes armés. Cette crise a fait plusieurs milliers de morts parmi les civils.
La CPS siègera à Bangui et le début des assises est prévu pour le mois de juin prochain. La Cour sera composée de magistrats nationaux et internationaux dont le Procureur Spécial.
Cinq magistrats centrafricains ont été nommés, avec précisions sur leurs fonctions, au début de ce mois par le chef de l’Etat. Il s’agit d’Alain Ouaby Bekaï, procureur spécial adjoint, d’Alain Tolmo, substitut du procureur spécial, de Jacob Sanny Damili, juge à la Chambre d’accusation, ainsi que de Patience Grengbo et de Michel Gokpou, juges d’instruction.
En tout cas, les familles des victimes attendent de voir les auteurs de ces crimes et exactions être poursuivis pour répondre de leurs actes.