Les autorités congolaises ne veulent pas d’une enquête internationale concernant l’affaire du meurtre de deux experts onusiens, Zaida Catalan et Michael Sharp, dans le Kasaï, en mars dernier.
Kinshasa estime que l’enquête diligentée par ses soins reste suffisante. La justice a d’ailleurs annoncé l’ouverture prochaine du procès des assassins présumés de deux experts qui ont été identifiés, mais sans en préciser la date. «Pas question qu’il y ait une enquête internationale dans cette affaire», s’exprimait ainsi le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard Shé Okitundu.
Or, le Conseil de l’ONU, qui s’était réuni mardi pour discuter de cette enquête menée par les autorités congolaises a mis en doute ses conclusions. «Nous sommes un peu étonnés de la rapidité avec laquelle cela a été fait. Nous pensons que les investigations doivent se poursuivre de manière approfondie», a déclaré, à cette occasion, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Du moins, dans les prochains jours, une équipe d’enquête administrative de l’ONU devrait se rendre en RDC. Cette démarche classique intervient chaque qu’un incident vise un employé onusien. En principe, la mission de l’équipe sera de vérifier si les protocoles de sécurité de l’ONU ont été suivis par les experts tués et si des erreurs ont été commises en interne dans la gestion de ce drame. Mais, l’ONU veut aller plus loin pour identifier les vrais responsables de cet assassinat.
Un rapport de cette enquête administrative devrait être remis au secrétaire général de l’ONU d’ici le 31 juillet. Ce document aidera de décider sur l’opportunité de mettre sur pied une commission d’enquête à part entière.
A Kinshasa, un mouvement citoyen la Lucha, qui lutte pour le changement, soutient l’initiative d’une enquête internationale et demande, par ailleurs, le remplacement «immédiat» du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, Maman Sidikou, qui serait incapable, selon eux, de mettre un terme aux massacres de civils dans les Kasaï.