Le ministre algérien du Tourisme et de l’Artisanat, Messaoud Benagoun, a été démis de ses fonctions ce dimanche par le président Abdelaziz Bouteflika, à peine trois jours après sa nomination.
«Conformément aux dispositions de l’article 93 de la Constitution et sur proposition de M. Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre, son excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a démis ce jour, M. Messaoud Benagoun de ses fonctions de ministre du Tourisme et de l’Artisanat», a indiqué le communiqué publié par les autorités.
Si le texte ne fournit pas d’explications sur ce renvoi, certaines sources évoquent par d’éventuelles raisons à l’origine du limogeage de Benagoun, 38 ans, la falsification de son diplôme universitaire, son casier judiciaire non vierge ou probablement le fait que le nouveau ministre n’ait jamais exercé de fonctions publiques.
Une source indique que le Président Bouteflika aurait mis fin aux fonctions de Benagoun après avoir reçu un rapport de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) qui aurait entrepris une enquête juste après la nomination du ministre, une explication qui ne tient pas débout puisque ce genre d’enquêtes se font avant et non après la nomination à à ces fonctions.
Toujours est-il que ce limogeage impromptu a suscité des réactions contradictoires dans le pays. Certains observateurs locaux ont salué le courage des autorités qui dénote d’une volonté d’éradiquer la corruption. Mais d’autres ont estimé que cet incident aurait dû être évité si des procédures de nomination étaient suivies à la règle. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderazak Makri, a qualifié ce limogeage de «scandale d’Etat» qui est «juste l’un des symptômes d’une maladie très dangereuse qui a atteint l’Algérie».
Benagoun fait partie du Mouvement populaire algérien (MPA), qui a remporté 13 sièges lors des législatives du 4 mai dernier. Le parti est l’une des deux formations politiques qui ont fait leur entrée dans le nouveau gouvernement nommé ce jeudi 25 mai.