Les autorités ivoiriennes ont suspendu provisoirement l’adoption des nouveaux projets de loi sur la presse et la communication audiovisuelle qui devait avoir lieu ce mercredi à l’Assemblée nationale, l’objectif étant de prêter attention aux critiques formulées à ce sujet.
«Le gouvernement à l’écoute des populations, décide de se donner un peu plus de temps pour l’adoption des textes de loi sur la presse et l’audiovisuel», a twitté le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, expliquant que cela donnera «le temps au gouvernement d’entendre et d’analyser les critiques et de faire la pédagogie nécessaire pour ce type de textes».
Les nouveaux projets de loi sur la presse et la communication audiovisuelle qui avaient été adoptés le 8 mai passé en commission, font l’objet de vives critiques de la part des principales organisations professionnelles du secteur, voire de l’opposition.
Ces organisations se lèvent, par exemple contre l’article 90 de la loi sur la presse qui prévoit «un emprisonnement d’un à cinq ans et une amende de 300.000 à trois millions Fcfa, pour quiconque, porte atteinte à la sûreté de l’Etat, fait l’apologie des crimes de guerre et contre l’humanité, incite au vol, pillage, meurtre, violence, à la xénophobie, haine sous ses formes, par voie de presse».
La décision de reporter l’adoption a été prise ce mardi par le gouvernement. Le même jour, le Syndicat national des professionnels de la presse de Côte d’Ivoire (Synappci), satisfait du report, a appelé à «des discussions de fond», regroupant les organisations professionnelles des médias, la société civile et les partis politiques. Ce n’est que par ce moyen que le pays sera doté, selon le syndicat, de «lois progressistes et consensuelles tournées vers la consolidation de la liberté d’expression, la liberté de la presse et de la démocratie».
Soulignons que la loi en vigueur en Côte d’Ivoire ne pénalise pas les délits de presse, mais renvoie au code pénal pour certaines infractions.