Le gouvernement angolais a suspendu deux chaînes de télévision portugaises, SIC Noticias et SIC Internacional, jugées trop critiques à l’égard du pouvoir à Luanda et du président José Eduardo Dos Santos.
Officiellement, c’est le diffuseur DSTV Multichoice qui les a supprimés de son «bouquet de programmation de Multichoice depuis 23h59 dimanche», à cause de leur «peu d’audience».
Les deux chaînes SIC avaient déjà subi un sort semblable, en mars dernier, de la part du fournisseur de télévision par satellite angolais ZAP, qui est une propriété d’Isabel dos Santos, la fille du président José Eduardo Dos Santos.
La sanction était intervenue après la diffusion d’une émission mettant en cause le régime angolais, ou plus précisément le chef de l’Etat dans le scandale financier qui avait provoqué la faillite du groupe bancaire portugais Espirito Santo en 2014.
Bien avant, en novembre 2016, la chaîne SIC avait diffusé un reportage intitulé «Angola, un pays riche de 20 millions de pauvres», qui dénonçait la corruption sous le régime dos Santos.
Pour justifier sa décision, le fournisseur ZAP avait déclaré que SIC Noticias et SIC International «ne font plus partie du bouquet diffusé par la ZAP à la suite d’un changement de la grille de diffusion des programmes». L’opposition angolaise avait dénoncé cette décision.
La Constitution angolaise garantit le droit à la liberté d’expression, considéré comme un droit humain fondamental. Pourtant les médias sont souvent sanctionnés et des journalistes emprisonnés par le régime autoritaire de Dos Santos.