Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont finalement accepté la collaboration de l’ONU pour une enquête internationale sur les violences au Kasaï, dans le centre du pays, tout en exigeant de garder la direction des investigations.
«Le gouvernement de la RDC n’a rien à cacher. Nous restons ouverts à tout appui logistique et technique et que si l’ONU veut nous envoyer des experts en appui aux enquêteurs congolais pour faire la lumière dans l’assassinat de Sharp et Catalan et d’autres Congolais assassinés par la milice de Kamuina Nasapu, ces équipes sont les bienvenues», a affirmé Marie-Ange Mushobekwa, ministre des Droits humains, ce mardi 6 juin. «Je souligne que le gouvernement de la RDC va garder la direction de l’enquête», a-t-elle aussi précisé.
Les Nations Unies attendaient que Kinshasa se prononce par rapport à cette enquête internationale. «A moins que je ne reçoive des réponses appropriées du gouvernement concernant une enquête conjointe avant le 8 juin, j’insisterais sur la création d’un mécanisme d’une enquête internationale pour le Kasaï», a déclaré mardi, le haut-commissaire des Nations Unies, Zeid Ra’ad Al Hussein, à l’ouverture du 35ème Conseil des droits de l’homme, à Genève, en Suisse.
Selon l’ONU, les violences au Kasaï ont fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,3 million de personnes. Les deux experts onusiens, l’Américain Michael Sharp et la Suédo-chilienne Zaida Catalan, qui ont été tués en mars dernier, au centre du pays, enquêtaient sur ces violences et sur l’existence de fosses communes, dont l’ONU en a dénombré 40.
La région du Kasaï est secouée, depuis septembre, par la milice de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août dernier par l’armée, après s’être révolté contre le pouvoir central de Kinshasa.