Le tribunal militaire de Kananga, en République démocratique du Congo (RDC), a poursuivi ce lundi, le procès des présumés assassins des deux experts de l’ONU, tués au Kasaï-Central en mars dernier.
Sur seize personnes accusées dans cette affaire, seules deux ont comparu dans le box des accusés, Evariste Ilunga, un élève, âgé de 16 ans et Mbayi Kabasele, un vendeur d’huile de palme, âgé de 30 ans. Ils sont poursuivis pour «crime de guerre par meurtre, crime de guerre par mutilation, terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel».
L’âge d’Ilunga a occupé une bonne partie des débats. A l’ouverture du procès cet élève qui était en train de préparer son baccalauréat au moment de son interpellation, a déclaré avoir 17 ans, alors que dans les procès-verbaux, il est indiqué qu’il est âgé de 22 ans.
Ses avocats se sont attardés sur cette information contradictoire. Ils ont demandé le rejet de ces PV basés sur des interrogatoires qui se sont déroulés dans des conditions irrégulières et dont la qualité est douteuse. Le juge a décidé que le jeune homme subirait un examen médical pour déterminer son âge précis.
Au cours de cette audience, il était aussi question que le procureur donne son avis sur les vices de procédures soulevées par la défense lors de la première comparution, le 5 juin dernier.
Les avocats de présumés assassins avaient mis en cause la compétence du tribunal à juger «le crime de guerre», et avaient aussi estimé que la détention des deux prévenus était «irrégulière». Le tribunal se prononcera sur toutes ces questions mercredi 14 juin prochain.
Ilunga et Kabasele sont accusés d’avoir assassiné, en mars dernier, deux experts de l’ONU, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise d’origine chilienne Zaida Catalan, dans la province du Kasaï central, secouée par une rébellion de Kamwina Nsapu, un chef traditionnel tué par l’armée, en août 2016, après s’être révolté contre le pouvoir central de Kinshasa.