Le gouvernement du Congo Brazzaville «a décidé de retirer» ses troupes militaires déployées en Centrafrique, selon un communiqué de l’ONU rendu public ce mercredi.
La décision intervient après les plaintes du chef militaire de la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) concernant le comportement des forces congolaises, accusées de sévices sexuels, de corruption et de manque de discipline.
Le responsable de la Minusca avait, dans un mémo daté du 12 mai dernier, martelé que soit le Congo améliorait la qualité de ses troupes, soit il serait forcé de les rapatrier, après avoir expliqué que ce «bataillon est connu pour ces mauvaises conduites de SEA, pour trafic d’essence et son manque de discipline».
Cette situation n’est pas la première du genre, concernant les forces congolaises. L’année passée, un groupe de 120 soldats du contingent congolais avait été rapatrié après des allégations d’abus sexuels et d’exploitation (SEA), ayant fait au moins sept victimes dont six enfants.
Mais la situation n’a pas changé, entre-temps, malgré les lettres de blâme, selon le même responsable qui note qu’il n’y a eu «aucune amélioration du comportement du bataillon congolais».
Mardi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a annoncé qu »il discutait avec les autorités du Congo de ce retrait. Environ 630 Casques bleus congolais servaient au sein de la Minusca, à Berberati, la troisième ville de la Centrafrique, à l’ouest du pays.
Selon la Minusca, la mesure de retrait «garantira que les enfants et les femmes vulnérables de Berberati» soient «à l’abri de toute prédation de ce bataillon en particulier».
Les violences en Centrafrique ont commencé en mars 2013 avec des conflits intercommunautaires. Lundi 19 juin à Rome, le gouvernement centrafricain a signé un accord de paix avec 13 groupes armés, qui prévoit, entre autres, un cessez-le-feu immédiat, sur tout le territoire national.