Les autorités du Bénin traduiront en justice de hauts cadres de l’administration publique et de sociétés d’Etat, épinglés dans le rapport d’un audit sur la filière coton, publié mercredi 28 juin.
L’audit organisationnel, technique et financier de la filière Coton, portant sur trois campagnes agricoles de 2013 à 2016, a mis en exergue la gestion de la filière qui n’était «ni transparente, ni rigoureuse». L’audit révèle aussi de graves malversations ayant occasionné un manque à gagner pour l’Etat, selon un communiqué gouvernemental publié jeudi à Cotonou.
D’après ce communiqué, l’audit a visé dans un premier temps la Société nationale pour la promotion agricole (SONAPRA) et la Centrale d’achat des intrants agricoles (CAIA). Dans les deux sociétés, les enquêteurs ont décelé des défaillances d’ordre organisationnel, technique et financier, ainsi que des pertes de l’ordre de 125 milliards de FCFA.
Les procédures du code des marchés publics n’ont pas été appliquées de façon systématique et des commandes non optimales ont été effectuées, ajoute la même source.
Un autre contrôle effectué à l’Office national d’appui à la sécurité alimentaire (ONASA), sur la période allant de 2012 à 2015, a révélé une défaillance du «système de contrôle interne et de production des données financières sur les opérations de sécurité alimentaire et de vente de riz, don japonais». Les pertes s’élèvent, dans cette société, à 1,7 milliards.
Parmi les personnes incriminées par l’audit et pour lesquelles le gouvernement tient à déclencher des poursuites judiciaires, figure l’ancien ministre de l’Economie Komi Koutché, l’un des hommes clés du régime de l’ex-président Boni Yayi.
Cet ancien responsable a affirmé sur sa page Facebook qu’il garde «un rapport sain avec sa conscience», et qu’il attend d’être convoqué et de connaître les chefs d’accusation.