Trois associations ont déposé, ce jeudi 29 juin, une plainte en France contre la banque BNP Paribas, pour «complicité de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité» au Rwanda.
Selon ces plaignants, qui sont l’association anticorruption Sherpa, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) et l’ONG Ibuka, la banque française PNB aurait autorisé en juin 1994, deux transferts de fonds de 1,14 millions d’euros, destinés à financer un achat illégal de 80 tonnes d’armes, au profit de Kigali et ayant servi au massacre pendant le génocide au Rwanda.
Cet achat d’armes serait par ailleurs effectué, selon les accusateurs, en violation d’un embargo décrété par les Nations unies sur les livraisons d’armes au Rwanda.
«Quand on est une banque, on a l’obligation de se renseigner sur la destination finale des fonds débloqués en cas de circonstances inhabituelles», souligne Marie-Laure Guislain, responsable du pôle globalisation et droits humains chez Sherpa.
En effet, BNP Paribas avait autorisé le régime rwandais de transférer l’argent vers un compte en Suisse d’un marchand d’armes sud-africain, deux mois après le début des massacres au Rwanda et un mois après la décision de l’ONU d’imposer un embargo sur les armes à destination de ce pays.
Sherpa aurait précisé que la notion de «complicité» de BNP n’implique pas une intentionnalité de la banque de participer au génocide rwandais, ni le fait de partager les objectifs des auteurs du génocide, mais seulement une connaissance des conséquences des actes commis. L’ONG et les deux autres associations se sont constituées partie civile.
Le génocide des Tutsi a fait 800.000 morts, selon l’ONU, entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi.