Le gouvernement gabonais a dénoncé, dans un communiqué publié ce mardi, l’enquête ouverte par une juge d’instruction en France, suite à une plainte déposée en septembre 2016, par un Franco-Gabonais pour «arrestation et détention arbitraire en bande organisée, torture et actes de barbarie en bande organisée, tentative d’assassinat et crime contre l’humanité ».
Ces chefs d’accusations sont relatifs aux violences postélectorales au Gabon, après la victoire controversée du président Ali Bongo à la présidentielle de 2016.
La juge d’instruction française a décidé d’enquêter sur de prétendus crimes contre l’humanité qui auraient été commis durant cette période, provoquant ainsi la colère du gouvernement gabonais.
Les autorités gabonaises estiment «qu’aucun tribunal sérieux ne peut faire prospérer de telles actions», dans la mesure où «les faits évoqués par les avocats du plaignant résultent de procédures classiques de maintien et de rétablissement de l’ordre public».
Elles ont accusé les deux avocats du plaignant (qui a souhaité garder l’anonymat), Me William Bourdon et Me Eric Moutet, d’être soucieux de «maintenir un climat permanent de tension au Gabon et de nuire aux relations entre la France et le Gabon».
Sur la base des lois internationales en vigueur, le gouvernement a tenu à rappeler le «principe de souveraineté» qui «interdit à un Etat de juger un autre Etat ou de juger les dirigeants d’un autre Etat». Tout en ajoutant que «ce principe de souveraineté induit un autre principe incontestable : l’immunité de juridiction des Etats étrangers qui a été confirmé à plusieurs reprises par les plus hautes juridictions françaises».
Plusieurs personnes avaient été tuées lors des violences qui avaient suivi la réélection du président Bongo.