A peine que le président nigérien Mahamadou Issoufou a limogé, fin avril, des maires, d’autres élus à la tête de six villes connaissent le même sort pour malversations et détournement de deniers publics.
«Ces sanctions sont basées sur des cas de malversations avérées et révélées lors d’une dizaine d’inspections de contrôle», d’après les explications données par le directeur des Collectivités territoriales, Seydou Halidou qui a fait l’annonce de ce limogeage lundi à la télévision.
La non-tenue régulière des assises municipales, les détournements de fonds publics, les passations illégales de marchés publics, des ventes illégales de terrains ou des dépenses sans justificatifs, sont autant de fautes relevées lors de ces inspections. Les malversations diffèrent d’une mairie à l’autre. Halidou a mentionné le cas d’une mairie, où le «total des recettes budgétaires est de zéro franc en 2015 et 2016».
La guerre contre des maires qui a commencé depuis 2013 devrait encore poursuivre son chemin. L’heure est donc à la tolérance zéro en matière de malversations. Rappelons que les maires qui ont été démis de leurs postes en avril dernier étaient accusés de détournement des recettes des ventes de produits agricoles à prix réduit.
Chaque année, au Niger, l’Etat vend à moitié prix des produits vivriers dans les campagnes qui éprouvent des difficultés. Une manière pour les autorités d’aider les paysans à tenir le coup en attendant les prochaines récoltes. Cette opération est soutenue par des bailleurs de fonds, dont l’Union européenne. Six maires ont été emprisonnés pour n’avoir pas reversé l’argent des ventes à l’Etat.
Les autorités assurent que toutes ces mesures sont pour protéger les intérêts des collectivités des mauvais responsables.