Le ministre malgache des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana a annoncé sa démission ce lundi, lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale, Antananarivo.
Il aurait claqué la porte du gouvernement, à cause du manque de soutien dans sa démarche de «servir l’intérêt de tous les Malgaches». «Tout ce travail, je l’ai accompli pour l’amour de mon pays et dans le respect des valeurs qui m’animent : la rigueur, la transparence, l’intégrité et le souci de servir les intérêts de l’ensemble de mes compatriotes ».
L’argentier malgache affirme avoir «dû faire face à de nombreux obstacles. Accomplir mes responsabilités conformément à mes valeurs, a-t-il dit, n’a pas été tâche facile en raison du faible soutien qui m’a été accordé».
Une partie de la presse locale qui a commenté ce départ affirme que Rakotoarimanana, reconnu pour sa rigueur dans la gestion du budget de l’Etat, était effectivement combattu au sein du gouvernement, et même dans son propre parti.
A la tête du ministère depuis 2015, cet expert-comptable de formation a affirmé ne plus être en mesure de poursuivre sa mission dans des conditions où il est continuellement acculé pour ses actions. «Il n’est pas dans mes habitudes d’abandonner en cours de route, mais aujourd’hui il apparaît que les conditions ne sont plus réunies pour me permettre de poursuivre les réformes envisagées», a déploré l’ex-ministre.
Un observateur local, regrettant ce départ, a fait remarquer que c’est grâce à la gestion rigoureuse des affaires tenue par Rakotoarimanana que le Madagascar a obtenu les faveurs des bailleurs internationaux, notamment le Fonds monétaire international (FMI) qui a décaissé, dernièrement, un montant de 86 millions de dollars, correspondant à la deuxième tranche du Fonds élargi de crédit (FEC).
«Les contribuables malgaches doivent s’estimer chanceux d’avoir un ministre des Finances qui défend leurs intérêts», avait alors soutenu Patrick Imam, le représentant du FMI à Madagascar.