Les autorités gabonaises ont décidé d’interdire toute importation du ciment au Gabon pour une période de deux ans, en vue de protéger l’industrie locale, d’après un décret signé la semaine passée par le Premier ministre, Emmanuel Issozé Ngondet.
Par cette mesure protectionniste qui est le résultat de plusieurs mois de travail entre les acteurs du secteur public et ceux du secteur privé, le gouvernement manifeste, selon le décret, «la volonté de valoriser la filière ciment et la protection des investissements, le maintien des emplois existants et la création d’emplois nouveaux en faveur des travailleurs locaux».
Il veut aussi garantir «la protection du consommateur, du circuit de distribution et la préservation du pouvoir d’achat des ménages».
L’industrie locale de la cimenterie serait menacée par l’importation massive de ciment «bon marché» provenant de l’étranger. Le besoin de réguler la commercialisation du ciment dans le pays, s’est donc imposé pour éviter l’effondrement de l’industrie de la cimenterie.
Selon les données de la Direction générale de l’économie et de la politique fiscale (DGEPF), la production de ciment s’est élevée à 146 590 tonnes en 2015 contre 161 347 tonnes en 2014, soit un repli de 9,1%, attribué à la contraction de la demande des sociétés de BTP et de la concurrence des importations.
Soulignant que quelques ministères dont celui chargé de la Promotion des investissements privés, du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie, ont signé un accord de suivi des engagements avec les producteurs locaux de ciment. L’accord définit les engagements en termes d’approvisionnement du marché, de fiabilité du circuit logistique, de prix, de création d’emplois et de mise en œuvre d’un programme d’industrialisation moderne à l’échelle nationale.