L’ancien avocat général près la Cour suprême au Cameroun, Paul Ayah Abine, arrêté depuis janvier 2017, a saisi le groupe de travail des Nations Unies, sur la détention arbitraire.
Depuis les murs du secrétariat d’Etat à la Défense (SED, quartier général de la gendarmerie nationale), où il est détenu, Ayah a adressé une correspondance, début juillet, au groupe de travail de l’ONU, pour examiner son cas.
«Je suis enlevé de mon domicile et détenu contre toutes les lois de la République. Tous les recours internes ont été épuisés sans que la justice tant attendue par l’ensemble des camerounais de bonne foi, me soit rendue. Cette justice est confisquée par certains individus qui manipulent nos institutions républicaines», a-t-il indiqué dans sa correspondance, dont la presse locale a fait l’écho ce week-end.
L’ancien avocat se dit victime d’une détention «arbitraire» et d’une «machination». «Sans surprise, tous les magistrats qui ont examiné mon affaire ont été promus récemment par le Chef de l’Etat lors du dernier Conseil de la magistrature. Vous comprenez vous-mêmes que dans le contexte actuel au Cameroun, la justice ne peut pas être rendue en ma faveur», a poursuivi Ayah qui dit avoir échappé également une tentative de meurtre.
Le magistrat a été arrêté dans le cadre des enquêtes ouvertes après les manifestations dans la zone anglophone du pays, qui ont débouché sur la revendication du fédéralisme pour certains manifestants et de la sécession pour d’autres. Il est soupçonné d’être proche des sécessionnistes anglophones.
Ce candidat à la présidentielle de 2011 réclame un montant de 50 milliards FCFA à l’Etat camerounais pour les dommages subis. Il espère que sa plainte connaîtra une évolution tel qu’attendu. «Je garde espoir et je crois en Dieu. Les faits sont là, je ne sais pas ce qu’on me reproche, car je n’ai même pas besoin d’avocats pour me défendre», a-t-il souligné au cours d’une interview.