Le président burundais, Pierre Nkurunziza, qui avait demandé à ses compatriotes une contribution citoyenne pour financer l’organisation des élections générales de 2020, vient de donner l’exemple en déposant à la Banque centrale burundaise la contribution de sa famille.
«La famille présidentielle vient de verser à la banque centrale un montant de cinq millions de francs burundais (environ 3.000 dollars) à titre de contribution pour les prochaines élections burundaises de 2020», a annoncé lundi une radio burundaise.
L’information a été également communiquée sur le compte twitter du service de communication de la présidence, indiquant que Nkurunziza a «donné le ton à l’élan national» dans le cadre du processus vers l’autofinancement des prochaines élections.
Le chef de l’Etat avait refusé l’aide étrangère et opté pour le financement propre de ces élections. Dans un discours à la nation, le 1er juillet dernier, à l’occasion de la célébration du 55ème anniversaire de l’indépendance du Burundi, le président Nkurunziza avait invité ses compatriotes à faire cet effort de contribution financière, en signe de consolidation de la souveraineté nationale et de l’amour patriotique.
Mais dans une situation économique difficile, cette contribution nationale a divisé la population. Certains opposants y voient tout simplement une manœuvre de Nkurunziza pour pouvoir influencer les élections à son avantage.
Plusieurs observateurs sont d’avis que la décision du régime au pouvoir est en lien avec les relations tendues entretenues ces derniers temps entre le Burundi et l’Union européenne.
Bruxelles, principal bailleur de fonds pour le Burundi, avait décidé de geler son enveloppe octroyée au pays pour l’organisation des élections. Bujumbura voudrait ainsi contourner ce gel de l’aide européenne et prouver, en même temps, à son partenaire, qu’il est en mesure d’organiser des élections avec ses propres fonds.
Les élections de 2020 devraient aussi permettre de désigner les élus locaux et les 100 députés de l’Assemblée nationale.