L’Association des juges et magistrats du Kenya (KMJA) a regretté les propos tenus par le président Uhuru Kenyatta contre les juges de la Cour suprême, suite à la décision de cette institution d’annuler sa réélection pour cause d’irrégularités.
Qualifiant les «remarques» du chef de l’Etat de «menaces voilées», le secrétaire général de la KMJA, Bryan Khaemba, a fait savoir samedi devant la presse, que la sortie médiatique de Kenyatta a eu pour effet le dénigrement des juges de la Cour Suprême. «Nous condamnons cette attaque contre l’indépendance décisionnelle» des juges, a-t-il martelé.
De son côté, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Kenya, Isaac Okero, a qualifié les propos du président élu, de déclarations «menaçantes» et «inappropriées».
Vendredi, le président a qualifié d’«escrocs» les juges, après le verdict rendu par la Cour suprême d’annuler la présidentielle du 8 août passé en raison d’irrégularités dans la transmission de résultats.
Devant ses partisans, il a déclaré que les juges avaient «décidé qu’ils avaient plus de pouvoirs que plus de 15 millions de Kényans qui ont fait la queue pour voter».
Kenyatta a promis de se pencher «sur ce problème, après les élections. Le chef de l’Etat a durci le ton alors que dans sa première réaction, il avait adopté un ton conciliant.
La Cour suprême avait été saisie par l’opposant Raila Odinga, le candidat malheureux à la présidentielle qui venait en deuxième position après le président Kenyatta donné vainqueur avec 54,27% des voix. L’institution a ordonné la tenue d’un nouveau scrutin présidentiel d’ici au 31 octobre.
L’opposant Odinga a également demandé que les membres de la Commission électorale soient remplacés, mais le chef de l’Etat a déjà exclu tout remaniement en profondeur de cette Commission qui sera chargée d’organiser le nouveau scrutin.