Les autorités d’Abuja sont montées au créneau suite au décès, dans des circonstances floues, d’un ressortissant nigérian alors qu’il était en garde à vue à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Selon le communiqué rendu public mardi par le ministère nigérian des Affaires étrangères, le jeune homme serait mort étouffé par des policiers pendant sa détention.
La diplomatie nigériane a convoqué le haut-commissaire sud-africain par intérim à Abuja pour manifester son mécontentement face à cette «exécution extrajudiciaire». Elle a demandé aux autorités de Pretoria de «traduire en justice les auteurs de ces actes méprisables», d’après le texte gouvernemental.
Toujours par la voie diplomatique, le Nigeria a exhorté l’Afrique du Sud de «s’assurer que tout résident accusé d’un quelconque délit est présumé innocent tant qu’il n’est pas prouvé coupable par la justice».
Kingsley Ikeri, 27 ans, résidait dans la province sud-africaine du Kwazulu-Natal. Il a été interpellé par la police sud-africaine le 30 août, soupçonné de trafic de drogue. Il serait mort le même jour.
Cet incident intervient six mois après un autre accrochage entre les deux pays dû aux violences perpétrées par des Sud-africains contre des émigrés africains. Pendant cette période, plusieurs dizaines de boutiques tenues par des Nigérians avaient été vandalisées dans les villes de Johannesburg et Pretoria.
Depuis plusieurs années, l’Afrique du Sud connaît une montée des actes xénophobes. Les manifestants accusent les étrangers, dans un contexte de fort chômage, de s’accaparer le travail des Sud-Africains. En général, lors de ces violences, ce sont des migrants africains qui sont pris pour cible.