Le chef de l’Etat centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a procédé au remaniement ministériel en intégrant certains membres des groupes armés. Le nouveau gouvernement rendu public mardi comprend 34 membres, contre 23 dans l’équipe précédente.
Ce remaniement intervient alors que le pays assiste à un regain de violences provoquées particulièrement par des groupes armés. Mardi, les nations unies ont annoncé qu’au moins 25 personnes ont été tuées ces derniers jours dans des heurts entre ces groupes. Des milliers de personnes sont obligées d’abandonner leurs maisons parfois incendiées et trouver refuge ailleurs.
Lundi, des représentants de l’Angola, du Tchad, du Congo-Brazzaville, du Gabon et des organisations telles que la CRGL, la CEEAC, la MINUSCA, se sont réunis à Bangui sur initiative de l’Union Africaine. L’objectif était de lancer l’équipe de facilitation et de dialogue entre le gouvernement et les groupes armés en vue d’une paix définitive.
La Centrafrique fait encore l’objet de préoccupation depuis l’éclatement des violences en 2013, provoquées par le renversement du président François Bozizé par l’ex-rébellion de la Séléka, entraînant une contre-offensive des milices anti-Balaka.
En juin dernier, le gouvernement centrafricain a signé, à Rome, un accord de paix avec les groupes armés du pays, sous l’égide de la communauté de Sant’Egidio. Les quatorze groupes armés signataires s’étaient engagés à un cessez-le-feu immédiat sur tout le territoire centrafricain, mais sur le terrain cet accord n’a pas encore porté de fruits.
Dans cette entente, le gouvernement avait l’obligation d’assurer la représentativité des groupes militaires, à tous les niveaux y compris dans la reconstruction du pays. L’on pourrait se demander si l’intégration des membres de ces groupes dans le gouvernement entre-t-il dans ce cadre. On en saura plus dans les jours à venir.