Les députés de la nouvelle Assemblée nationale au Sénégal se sont officiellement installés dans leurs fonctions ce jeudi 14 septembre, en l’absence le député Khalifa Sall, du maire de Dakar sous le mandat de l’ex-président Abdoulaye Wade.
Si l’ancien président a renoncé à exercer son mandat de député avant même l’ouverture de l’hémicycle, le maire de Dakar est toujours incarcéré malgré la demande de ses avocats de le libérer pour «immunité parlementaire» que lui garantit son élection aux législatives du 30 juillet.
Des députés de l’opposition ont protesté, au cours de l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, contre le maintien en détention du maire de Dakar poursuivi pour « détournement de fonds publics», évoquant une violation de ses droits. Ses avocats, ont, dans une lettre diffusée jeudi, dénoncé sa détention qui le prive «de la possibilité d’exercer son mandat que le peuple souverain lui a donné».
Khalifa Sall a lui-même adressé, mercredi, une correspondance aux membres de l’Assemblée, dans laquelle il dénonce sa privation de liberté, le non-respect de son immunité, et s’excuse pour son absence à la session d’ouverture de la 13e législature. Le maire de Dakar dit compter sur la responsabilité des députés pour faire respecter la loi constitutionnelle.
Mais certains observateurs estiment que l’appel de Khalifa Sall n’aura pas grand écho dans cette assemblée où la majorité présidentielle compte 125 députés sur 165.
Accusé de «détournement de fonds publics», Khalifa Sall est incarcéré depuis le 7 mars dernier. Il a été élu député à la tête d’une coalition de plusieurs formations politiques d’opposition aux législatives largement remportées par la majorité présidentielle.
La nouvelle assemblée compte 165 députés dont 69 femmes et 96 hommes venant de diverses couches socioprofessionnelles. Moustapha Niasse a été reconduit au poste de président de l’Assemblée nationale, pour un nouveau mandat de cinq ans.