La réaction du gouvernement gabonais venait de tomber vendredi, après l’appel, le 17 septembre dernier, du Parlement européen à cesser de «harceler, intimider et persécuter» les opposants et «à libérer immédiatement toutes les personnes encore détenues de manière illégale».
Libreville a réfuté toutes ces accusations et a dénoncé un «acharnement» et un non-respect de la souveraineté du Gabon. «Le Gouvernement de la République joint sa voix à celle du Sénat gabonais pour dénoncer cet acharnement que rien ne justifie», a fait part le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie By Nze.
«Le Parlement européen dit ce qu’il veut, il n’y a pas d’opposants harcelés au Gabon. Mais au Gabon, comme en France, comme en Grande-Bretagne, si quelqu’un viole la loi, il répond de la justice», a-t-il poursuivi, tout en précisant qu’il «n’y a pas de souveraineté au-dessus des autres». «Qu’on laisse les Gabonais gérer leurs démocraties en toute sérénité», a également martelé le ministre.
C’est la deuxième fois que les eurodéputés attisent la colère des autorités gabonaises, après une première résolution sur le Gabon il y a quelques mois. Sur la base du rapport de sa Mission d’observation électorale (MOE) qui avait noté des anomalies lors du scrutin présidentiel d’août 2016, remporté par le président sortant Ali Bongo Ondimba, l’UE remet, en quelque sorte, en cause l’intégrité du processus électoral.
L’opposition gabonaise s’est félicitée, pour sa part, de cette prise de position de l’institution européenne. Dans une conférence de presse tenue vendredi à Libreville, Zacharie Myboto, président de l’Union nationale (UN), a déclaré que son parti «se reconnait globalement dans la résolution qui est la deuxième d’ailleurs de l’Union européenne sur le Gabon. Il n’y a pas du tout d’ingérences de la part de l’Union européenne dans ce qui se passe aujourd’hui au Gabon et nous encourageons l’Union européenne à persévérer dans cette voie».
Un des ténors de l’opposition autour de la candidature de Jean Ping, Myboto a déclaré que «notre action» doit être celle de continuer «de s’inscrire dans le cadre de la Coalition pour la nouvelle République, autour du président élu, Jean Ping. Continuons avec lui, à revendiquer notre victoire pour affirmer notre volonté pour le changement».