Le gouvernement tchadien a exprimé son «incompréhension» suite au décret migratoire américain, rendu public dimanche 24 septembre, interdisant aux ressortissants du Tchad l’accès sur le territoire américain.
Le Tchad «a appris avec étonnement la décision du gouvernement américain d’inscrire le Tchad sur la liste des pays dont les ressortissants sont interdits d’entrée sur le territoire américain», a affirmé Madeleine Alingue, la porte-parole du gouvernement, dans un communiqué.
N’Djamena ne se laisse pas convaincre par les arguments donnés par Washington pour justifier sa mesure. Les Etats-Unis reprochent, en effet, au Tchad de ne pas partager «de manière adéquate les informations concernant la sécurité du public et le terrorisme», autrement dit, un manque de coopération en matière de sécurité. Des motifs qui «contrastent avec les efforts et les engagements constants du Tchad dans la lutte contre le terrorisme au niveau régional et mondial», d’après le communiqué.
Les autorités tchadiennes se refusent pour l’instant d’«user du principe de réciprocité dont l’application serait préjudiciable aux intérêts des deux pays», et invitent le président américain Donald Trump à «reconsidérer cette décision qui porte gravement atteinte à l’image du Tchad et aux bonnes relations qu’entretiennent les deux pays notamment dans la lutte contre le terrorisme».
De son côté, le chef d’Etat américain, qui reconnaît tout de même le Tchad comme «un partenaire important et de valeur pour le contre-terrorisme», se montre plutôt déterminé. «Rendre l’Amérique sûre est ma priorité numéro un. Nous n’accepterons pas dans notre pays ceux que nous ne pouvons pas bien contrôler», a-t-il affirmé dans un message sur Twitter. Trump estime que sa «plus importante obligation est d’assurer la sécurité du peuple américain» et, avec ce nouveau décret migratoire, il «réalise cette obligation sacrée».
En plus du Tchad, la Corée du Nord et le Venezuela ont également été intégrés dans la liste des pays visés par le décret migratoire américain. Par contre, le Soudan, l’un des six pays musulmans pointés par le précédent décret, a été retiré de la liste.