Le ministre burkinabè de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, Garde des Sceaux, Bessolé René Bagoro, dit ne pas comprendre la pression qui est faite ces derniers temps sur le gouvernement pour obtenir la liberté provisoire de l’ex-ministre Djibrill Bassolé.
Au cours d’une interview accordée à un média local, en fin de semaine, Bagoro a rappelé aux partisans de Bassolé que le gouvernement n’a aucun pouvoir pour détenir quelqu’un ni de le libérer. «C’est un pouvoir souverain du juge», a-t-il précisé. Il a ainsi exhorté au respect du principe de séparation des pouvoirs.
L’affaire Bassolé fait la une actuellement au Burkina Faso. Cet ex-ministre des Affaires étrangères sous le régime de Blaise Compaoré, avait été arrêté il y a deux ans, dans le cadre de l’enquête sur le coup d’Etat de septembre 2015 sous la transition.
Ses partisans ont déjà demandé, à quelques reprises, sa liberté provisoire, mais sans obtenir gain de cause. Ce week-end, ils sont descendus dans la rue (environ 2000 personnes), dans la ville de Réo, située à quelque 100 km à l’Ouest de Ouagadougou, d’où est originaire le général Bassolé, pour réclamer sa libération.
«Trop c’est trop, justice pour Djibrill Bassolé !», scandaient les manifestants qui disent ne pas comprendre pourquoi Bassolé n’est pas jugé jusqu’à ce jour. «On veut une justice impartiale (…). S’il est coupable, qu’on le condamne», a martelé un manifestant. La justice burkinabè a franchi la ligne rouge, selon les organisateurs de la manifestation qui ont promis de poursuivre leur combat jusqu’à la tenue d’un procès ou l’obtention de sa libération.
Pour sa part, le ministre de la Justice a prévenu que demander la liberté d’un détenu par le moyen des manifestations est une forme de pression sur la justice et c’est une infraction, dans la mesure où les textes prévoient que le juge doit travailler sans aucune pression, ni politique, ni sociale, ni familiale.
Le ministre a également mis en garde contre la politisation de l’affaire Bassolé, à l’attention de ses partisans qui parlent d’une «détention politique et arbitraire».