L’opposante rwandaise Diane Rwigara a été inculpée, avec sa mère et sa sœur pour «incitation à l’insurrection» ; une inculpation non surprenante compte tenu des différents entretenus entre cette candidate à la dernière présidentielle et le régime du président Paul Kagame.
Diane Rwigara est également poursuivie pour contrefaçon de documents dans le cadre de sa tentative de candidature à la présidentielle du mois d’août. Sa candidature avait été rejetée par la Commission électorale, pour une question de procédure. L’adversaire de Kagame avait été aussi au cœur d’un scandale médiatique, deux jours après l’annonce de sa candidature, où ses photos la montrant sans habits avaient circulé sur Internet.
«Je suis punie pour m’être levée contre l’oppression et dire ce que je pense», avait-elle déclaré, lors d’une interview accordée à l’AFP, la veille d’une première arrestation survenue en fin septembre. L’opposante avait dénoncé, à cette occasion, le caractère politique de ses ennuis judiciaires. Elle avait aussi déploré que ses papiers d’identité, ordinateurs et autres téléphones soient confisqués par la police. Pour sa famille, il s’agit d’une «persécution» de la part du pouvoir depuis qu’elle a tenté de briguer la présidentielle.
Diane Rwigara est la fille d’Assinapol Rwigara, un important entrepreneur rwandais qui avait soutenu financièrement, dans les années 1990, le Front patriotique rwandais (FPR) de Kagame. L’opposante avait pris ses distances avec le FPR après le décès de son père en février 2015, dénonçant un «assassinat».
Kagame a été réélu à la dernière présidentielle d’août pour un nouveau mandat de sept ans avec près de 99% des voix. Il est souvent accusé de bafouer la liberté d’expression et de museler toute opposition dans son pays.