Le tribunal correctionnel de Paris a déclaré coupable le journaliste français Pierre Péan pour diffamation contre le chef d’Etat gabonais Ali Bongo.
Pierre Péan est auteur d’un livre intitulé «Nouvelles affaires africaines, mensonges et pillages du Gabon», paru en 2014, qui met en cause le président Ali Bongo dans plusieurs affaires, dont des assassinats. Le livre affirme aussi le numéro un gabonais n’est pas le fils biologique du défunt président Omar Bongo.
A sa parution, l’ouvrage avait fait polémique et poussé Ali Bongo a porté plainte contre le journaliste. Pour la justice française, Pierre Péan a «porté atteinte à l’honneur et la considération d’Ali Bongo».
C’est donc la fin de la bataille judiciaire à laquelle s’étaient livrée les deux parties. Le journaliste et son éditrice Sophie de Closets ont été condamnés à payer une amende de 1.000 euros chacun et à verser un euro de dommages et intérêts à Ali Bongo.
L’avocate du président Bongo, Maître Delphine Meillet, «extrêmement satisfaite» par le jugement du tribunal, a estimé que l’écrivain français est condamné «pour avoir publié un brulot contre le président Bongo».
Quant à la défense de Péan, Maître Florence Bourg a déclaré que son client a été condamné pour de petits détails sur une tentative d’assassinat sur un opposant gabonais. Il s’est réjoui du fait que le tribunal a rejeté «toutes les demandes de publication» du verdict tel que voulu par Ali Bongo.
Pierre Péan est un proche de Jean Ping, candidat malheureux de la présidentielle d’août 2016. Celui-ci avait basé sa campagne sur la remise en cause du lien de filiation entre Ali et Omar Bongo. Il accuse Ali Bongo de lui avoir volé sa victoire à la présidentielle et se considère jusqu’à présent le président élu.