La Commission électorale (Céni) en République démocratique du Congo (RDC) a annoncé, ce mardi 10 octobre, que les élections n’auront pas lieu avant 2019, lors d’une rencontre avec les organisations de la société civile sur l’évolution du processus électoral dans le pays.
Cette annonce a provoqué de vives réactions au sein de la communauté internationale qui appelle au respect de l’Accord politique signé entre le pouvoir et l’opposition, le 31 décembre dernier. Le document d’entente, qui risque de devenir lettre morte, prévoyait l’organisation des élections générales d’ici la fin de cette année ou d’ici juin 2018 au plus tard.
Le SG de l’ONU António Guterres a appelé de ses «vœux la publication, de toute urgence, d’un calendrier crédible permettant la tenue d’élections dans les plus brefs délais et conformément aux dispositions de l’accord» du 31 décembre.
De son côté, le chef de la mission de l’ONU en RDC (MONUSCO), Maman Sidikou a déclaré qu’«à l’heure actuelle, la publication d’un calendrier électoral réaliste, l’établissement d’un budget pour la tenue des élections, la mise en œuvre des mesures de décrispation et la garantie du respect des droits et libertés fondamentales sont les principales conditions à remplir pour faire avancer le processus politique». Il soutient aussi le respect des principes de l’Accord pour assurer la tenue d’élections crédibles et apaisées en RDC.
Certaines organisations de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch et Sherpa, pressent l’Union européenne et les Etats-Unis pour décréter des sanctions contre les membres de la famille du président congolais Joseph Kabila et ses associés d’affaires qui tirent profit de cette situation de cacophonie dans le pays.
La Céni explique le report des élections, par le retard dans l’enregistrement des électeurs, notamment au Kasaï en proie à des violences. Il faut 504 jours, à partir de la fin de l’enrôlement des électeurs, pour organiser l’ensemble des trois scrutins (législatif, présidentiel et provincial), a précisé le président de la commission, Corneille Nangaa, qui a promis de publier un chronogramme détaillé d’ici la fin du mois.
La CENI a prévu également de rencontrer les présidents et mandataires des partis politiques. Pour rappel, le deuxième mandat du président Kabila s’est officiellement achevé fin 2016.