L’agence de notation Fitch Ratings a abaissé, vendredi 13 octobre, la note de la dette publique du Gabon avec perspective négative, passant de «B+» à «B», une note plus bas dans la catégorie spéculative.
Fitch a expliqué que cet abaissement reflète «la vive détérioration des comptes budgétaire et extérieurs du pays, l’accumulation d’importants arriérés intérieurs comme extérieurs ainsi que le gonflement de la dette publique» qui seraient dus à la baisse des prix pétroliers ces dernières années.
L’agence souligne aussi que cette note pourrait être abaissée d’avantage dans les prochains mois. Toutefois, une lueur d’espoir a été mentionnée. «Un crédit de 642 millions de dollars accordé au Gabon en juin dernier, sur trois ans par le Fonds monétaire international (FMI) pourrait probablement faciliter la situation de la trésorerie, soutenir les réformes et peut-être entraîner la contribution d’autres créanciers multilatéraux comme bilatéraux», a expliqué Fitch.
Il revient au Gabon de respecter ses engagements vis-à-vis du FMI pour éviter «un retard dans le versement de son aide», avertit l’agence.
Ces prévisions sombres sont tombées presqu’au même moment où le pays a adopté, le 12 octobre, son projet de loi de Finances pour 2018. Ce budget s’élève à plus de 2.688 milliards de FCFA (4,1 milliards d’euros), en légère baisse par rapport au budget de 2017.
Le budget 2018 s’articulera, selon les autorités, autour de «l’effort de mobilisation des recettes fiscales et douanières, la maîtrise et l’assainissement des dépenses publiques». Les dépenses d’investissement seront consacrées en priorité aux infrastructures et aux services sociaux de base.
D’après Fitch, la croissance de l’économie gabonaise ne devrait pas «dépasser 0,8% cette année, du fait de la baisse de la production pétrolière et d’un affaiblissement du secteur privé». Par contre, la situation pourrait «reprendre en 2018 en progressant de 2,7%, puis à 3,6% en 2019», relève l’agence.