Les Etats-Unis ont accusé, mardi, le géant minier anglo-australien Rio Tinto et deux de ses anciens dirigeants de fraude, dans l’affaire des actifs de charbon au Mozambique que la société a acquis en 2011 pour 3,7 milliards de dollars et a revendu trois ans plus tard, pour 50 millions de dollars.
Pour la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine, qui a déposé une plainte auprès d’un tribunal de Manhattan, le deuxième plus grand groupe minier au monde a gonflé artificiellement la valeur de ces actifs et dissimulé des informations importantes.
La SEC a affirmé que Thomas Albanese et Guy Elliott, qui étaient respectivement PDG et directeur financier au moment des faits, n’auraient pas respecté les normes comptables en vigueur. Le gendarme de la Bourse américaine a relevé plusieurs autres anomalies dans ce même dossier.
Il a demandé à ce que les deux hommes ne puissent plus exercer de responsabilité exécutive ou administrative dans quelque société cotée que ce soit. «Ils ont essayé de sauver leurs carrières aux dépens des investisseurs en dissimulant la vérité», et leur manœuvre a duré de mai 2012 à janvier 2013, jusqu’au départ de M. Albanese de la direction de Rio Tinto, a fustigé la SEC.
Thomas Albanese a déclaré qu’il n’y a «rien de vrai dans toutes ces accusations». Un communiqué du groupe, dénonçant également les déclarations de la SEC, a indiqué que «Rio Tinto pense que la plainte de la SEC n’est pas fondée et que, lorsque tous les faits seront étudiés par le tribunal, ou si nécessaire au pénal, les allégations de la SEC seront rejetées». Le géant minier a promis de se défendre «vigoureusement».