Suite à la polémique suscité par la nomination controversée, le 18 octobre, du président du Zimbabwe, Robert Mugabe, comme ambassadeur de bonne volonté auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour aider à lutter contre les maladies non transmissibles en Afrique, le directeur général de l’agence onusienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré avoir «annulé» cette nomination.
Une nomination «inconcevable», «décevante», «inacceptable», «déplorable» sont autant de qualificatifs utilisés par certains Etats membres de l’OMS, comme des ONG, pour dénoncer la décision d’attribution du titre d’ambassadeur de bonne volonté au dictateur zimbabwéen qui est accusé dans son pays, de grave violations des droits de l’homme et de manque de volonté pour développer le système de santé au Zimbabwe.
L’opposition zimbabwéenne a parlé d’«une insulte», dénonçant l’état chaotique du système de santé dans le pays. Selon elle, la plupart des hôpitaux manquent de médicaments et d’équipements et fréquemment les infirmières et les médecins ne sont pas payés.
«Au cours des derniers jours, j’ai réfléchi à la nomination de son excellence le président Robert Mugabe comme ambassadeur de bonne volonté de l’OMS (…) en Afrique. En conséquence, j’ai décidé d’annuler cette nomination», a annoncé Ghebreyesus, ce dimanche 22 octobre dans un communiqué.
Cet ancien ministre éthiopien des Affaires étrangères a expliqué que son souhait «était d’associer tout le monde à l’amélioration des systèmes de soin», mais qu’il a préféré entendre «les inquiétudes» de la communauté internationale et annulé la décision concernant Mugabe, après réflexion. «Nous avons conclu que cette décision servait au mieux les intérêts de l’Organisation mondiale de la santé», a-t-il ajouté.
Dans un premier temps, l’OMS avait justifié la nomination du président Mugabe par les efforts du Zimbabwe contre le tabac et contre les maladies non transmissibles.