Les députés de l’opposition en Ouganda ont clairement qualifié de corruption le fait que le Parlement ait donné aux élus une enveloppe de près de 7.000 euros chacun en vue de mener des consultations officielles sur la réforme constitutionnelle dans leurs circonscriptions respectives.
Pour protester contre cette démarche, ces ont rendu l’argent, reçu sur leurs comptes en banque, au service de comptabilité du Parlement. «Nous disons non, nous ne pouvons pas faire partie de ce processus de corruption. Cet argent a été détourné des postes pour lesquels il avait été approuvé par le Parlement ougandais. C’est pour cela que nous avons rendu cet argent», a expliqué le député Ibrahim Semujju qui est aussi porte-parole du Forum démocratique pour le changement (FDC).
Ce parlementaire a invité également les députés «qui sont du côté du gouvernement et qui se soucient toujours de ce pays» à suivre leur exemple. Une exhortation non approuvée par certains élus de la majorité qui estiment que cet argent a été accordé pour une mission spécifique et on ne peut penser à la possibilité de le rendre que si l’on n’est pas disposé à accomplir la mission attendue.
Le projet de réforme de la Constitution voulue par le pouvoir prévoit la suppression de l’âge limite des candidats à la présidentielle. Si cette réforme passe, elle devrait permettre au président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, de se présenter au scrutin de 2021.
Les parlementaires de l’opposition essaient de s’organiser pour empêcher la réalisation du projet. Le 26 septembre dernier, le Parlement a été le théâtre d’une bagarre entre les députés de deux camps. Les élus de l’opposition reçoivent depuis des semaines des menaces et des intimidations de la part des inconnus.
Qu’à cela ne tienne, les députés ont jusqu’au 8 novembre pour mener leurs consultations dans leurs circonscriptions et devraient rendre compte, par la suite, devant le Parlement.