Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir a entamé mercredi une visite de deux jours au Soudan, dans l’objectif d’apaiser les tensions entre ces deux pays frontaliers, mais cette visite a tourné au vinaigre suite à l’accusation du Soudan d’envoyer des armes aux rebelles sud-soudanais.
«S’il y en a un qui peut accuser l’autre, c’est moi qui peux accuser le Soudan», a déclaré Salva Kiir lors d’une conférence de presse tenue en présence de son homologue soudanais Omar el-Béchir. «Le Soudan est la source d’armes qui vont au Soudan du Sud et nous causent des problèmes», a-t-il martelé.
Ce sont ces armes qui, selon lui, seraient utilisées dans la guerre civile qui déchire son pays depuis quatre ans, avec un bilan de dizaines de milliers de morts.
Les deux présidents sont finalement entrés dans le jeu accusation/justification lors de la conférence de presse. Omar el-Béchir a assuré que son pays avait mis fin à toute interférence dans les affaires internes des pays voisins, après avoir soutenu des mouvements d’opposition au Tchad, en Ethiopie et en Erythrée.
«C’étaient les habitants frontaliers des deux côtés qui en payaient le prix en terme d’insécurité, c’est pourquoi nous avons décidé de ne plus soutenir aucun mouvement et d’adopter une approche positive de coopération avec ces pays», a-t-il affirmé.
Le Soudan et le Soudan du Sud s’accusent mutuellement de soutenir des rebelles actifs dans l’autre pays. Certains observateurs se disaient déjà sceptiques sur un débouché concluant de cette rencontre entre les deux chefs d’Etats.
Salva Kiir effectuait son troisième voyage chez son voisin soudanais depuis l’indépendance de son pays en 2011. Le chemin de la paix entre les deux pays voisins reste apparemment relativement long.