La justice des Etats-Unis a ouvert une enquête sur l’éventuelle implication de trois banques internationales dans le scandale financier de la dette cachée du Mozambique.
Il s’agit de la banque française BNP Paribas, du Crédit Suisse et de la banque russe VTB. Le département américain de la Justice et le FBI veulent savoir si ces trois banques ont participé à des faits de corruption, en donnant la possibilité aux dirigeants mozambicains de détourner des fonds levés lors de l’émission d’une dette publique, que le gouvernement mozambicain avait caché au Fonds Monétaire International (FMI).
C’est un nouveau rebondissement dans le dossier de la dette cachée du Mozambique. Entre 2013 et 2014, trois entreprises parapubliques avaient emprunté environ 2 milliards de dollars à des banques internationales pour acquérir des navires de pêche et de surveillance, à la demande du ministère de la Défense.
Ce fonds avait en fait permis d’obtenir des armes. Mais une partie pourrait avoir atterri aussi directement dans les poches d’officiels mozambicains, comme le soupçonne la justice américaine.
Outre le rôle qu’auraient joué les banques dans cette corruption présumée, la justice veut également savoir si ces institutions financières n’auraient pas aidé le pays à emprunter au-delà de ses capacités d’endettement.
L’année passée, c’était la SEC, le régulateur financier américain, qui s’était intéressé à un emprunt obligataire de 850 millions de dollars arrangé en 2013 par le Crédit Suisse et VTB Group pour le compte d’une entreprise publique mozambicaine. Le Royaume-Uni et la Suisse ont déjà également ouvert des procédures concernant cette affaire.
Le scandale de la dette cachée au Mozambique avait poussé le FMI et les bailleurs de fonds de suspendre toute aide budgétaire à Maputo jusqu’à ce que la situation soit bien élucidée.