L’Etat du Niger a décidé de se retirer de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), la norme qui veille à la transparence dans la gouvernance des industries extractives.
Si l’information concernant ce retrait a été communiquée officiellement ce dimanche 12 novembre, c’est depuis le 25 octobre dernier que les autorités nigériennes avaient notifié leur décision aux instances de l’ITIE, selon le ministre nigérien des Mines, Barazé Moussa.
Le Conseil d’Administration de l’ITIE a suspendu le Niger, fin octobre, «pour progrès insuffisants», entre autres dans les aspects de divulgation des contrats et du respect de publication des données. Rappelons que l’ITIE exige la publication d’informations sur l’ensemble de la chaîne de valeur des industries extractives.
Pour le gouvernement nigérien, l’Initiative est arrivée à la décision de suspendre son pays parce qu’elle s’est «mêlée d’une affaire judiciaire au Niger», au sujet d’une vente d’uranium nigérien qui met en cause plusieurs sociétés nationale et étrangères dont le groupe nucléaire français Areva.
Au lieu de «travailler sur le rapport 2014», l’ITIE a «contre toute attente glissé sur certaines questions d’actualité ayant défrayé la chronique au Niger» dont «l’affaire uranium-gate», a déploré Moussa.
Le Niger a adhéré à la norme en 2005 et est devenu «pays candidat» en 2007, après certaines réformes, notamment l’adoption du Code minier de 2006, ainsi que «des principes de transparence» et de «bonne gouvernance» dans le secteur minier. Déclaré «pays conforme» en 2011, le pays faisait face à sa première évaluation par l’ITIE. Ainsi, au lieu de s’accommoder aux mesures correctives préconisées par son Conseil d’administration, le pays a préféré claquer sa porte.
Selon certaines sources, l’ITIE aurait affirmé n’avoir reçu aucune lettre pour la désaffiliation du Niger et considère encore ce pays comme un de ses membres, même si sa suspension est encore en cours.