La capitale de la République centrafricaine, Bangui qui connaissait une certaine accalmie depuis le début de cette année, contrairement à l’intérieur du pays, a enregistré ce week-end une attaque à la grenade.
Des individus armés ont lancé une grenade, samedi 11 novembre, lors d’un concert qui se produisait dans un café au quartier PK5 de Bangui. L’information a été confirmée par la Mission de l’ONU en RCA (MINUSCA).
L’incident a été suivi par des représailles qui se sont soldées par quatre morts et une vingtaine de personnes blessées, selon les chiffres communiqués par le ministre de la Sécurité publique, dimanche à la radio nationale, précisant qu’une enquête officielle a été ouverte sur cette attaque et ses auteurs.
Parmi les blessés, figurent des membres du groupe du célèbre chanteur Ozaguin. Ce roi de la rumba centrafricaine a confirmé, sur sa page Facebook, que six de ces musiciens avaient été blessés.
Le café visé, nommé «Au carrefour de la paix», est situé dans le quartier musulman de la capitale, surnommé «PK5», qui est l’épicentre des violences communautaires depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par l’ex-rébellion à dominante musulmane de la Séléka, et une contre-offensive des milices antibalaka pro-chrétiennes.
Le propriétaire du café, Issiakou Guymba, a regretté que l’objectif du concert ait été détourné. «Ozaguin était venu se produire ici pour faire en sorte que tous les Centrafricains, musulmans et chrétiens, se retrouvent ici dans la cohésion sociale», a-t-il déclaré à l’AFP, ajoutant que «cela nous fait perdre l’espoir, quand des gens viennent semer comme ça la panique dans la population».
Bangui n’était plus le théâtre de violences depuis février 2017. Dimanche matin, la situation était toujours très tendue aux alentours du quartier PK5. Des habitants de la capitale craignent de nouvelles violences entre les groupes armés.