Le vice-premier ministre libyen, Ahmed Metig a annoncé, dimanche, l’ouverture d’une enquête sur la vente de migrants subsahariens comme esclaves, au lendemain de la diffusion d’un documentaire par la chaîne TV américaine CNN montrant des migrants vendus aux enchères en Libye au prix de 400 dollars et aux différentes réactions à travers le monde.
Une commission bien spécifique sera mise en place pour «enquêter sur ces informations de presse afin d’appréhender et soumettre les responsables à la justice», a assuré Metig.
La diplomatie libyenne a qualifié les faits décrits d’actes «inhumains et contraires à la culture et aux traditions du peuple libyen», et a promis aussi la poursuite des personnes impliquées dans ces crimes, si les «ces allégations sont confirmées». Elle a dit suivre «avec grande attention les rapports des médias sur l’exploitation des migrants clandestins par des criminels» sur le territoire libyen devenue plaque tournante des flux migratoire vers l’Europe.
Cette affaire a fait réagir plusieurs personnalités aux quatre coins du monde, dont des leaders africains. Alpha Condé, président en exercice de l’Union Africaine (UA) a exprimé son indignation, et invité les autorités libyennes à mener des investigations pour faire la lumière sur la question.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat a, quant à lui, condamné des «actes méprisables qui sont en contradiction avec les idéaux des Pères fondateurs de l’organisation panafricaine.
Le chef de l’Etat nigérien Mahamadou Issoufou a, pour sa part, demandé que le sujet soit inscrit à l’ordre du jour du sommet Union africaine-Union européenne qui aura lieu du 29 au 30 novembre à Abidjan.
Ce week-end, des manifestations ont été organisées dans plusieurs capitales notamment à Paris, pour dénoncer ces cas d’esclavage en Libye. Notons que des milliers de migrants cherchent à aller en Europe en passant par la Libye où plusieurs parmi eux sont maltraités par des passeurs.