Le président français, Emmanuel Macron, a promis ce mardi à Ouagadougou, que tous les documents français concernant l’assassinat de l’ancien chef d’Etat burkinabè Thomas Sankara seraient «déclassifiés».
Il a fait cette promesse lors d’un entretien avec le président burkinabè Kabore et au cours d’un échange avec des étudiants, à l’issue de son discours à l’université de Ouagadougou.
«La plupart des archives sont accessibles pour tout le monde. Par contre, il y a des archives qui sont des documents couverts par le secret-défense nationale et qui, même après 25 ans, ne sont pas ouvertes au public. J’ai pris la décision que tous les documents produits par des administrations françaises pendant le régime de Sankara et après son assassinat (…) soient déclassifiés et consultés en réponse aux demandes de la justice burkinabè», a-t-il indiqué en réponse à la question d’un étudiant sur le sujet.
«La justice burkinabé aura donc accès à tous les documents qui concernent l’affaire Sankara», a assuré Macron. Une bonne nouvelle pour les organisations de la société civile qui réclamaient depuis la déclassification de ces dossiers pour faire la lumière sur l’assassinat de celui qui est devenue une figure panafricaine.
La veuve de Thomas Sankara a également accueilli la nouvelle avec satisfaction. Estimant qu’il n’y a pas que des Burkinabès qui sont impliqués dans l’assassinat de son défunt mari, Mariam Sankara a déclaré que la levée du secret-défense permettra «de savoir qu’elle est la responsabilité de la France et elle se situe à quel niveau».
Sankara a été tué en 1987 lors du coup d’Etat qui avait porté Blaise Compaoré au pouvoir, son ancien ami proche. Son assassinat était un sujet tabou sous le régime de Compaoré. C’est seulement après la chute de son règne, en octobre 2014, que le dossier a été remis sur la table. D’aucuns soupçonnent Compaoré, aujourd’hui en exil en Côte d’Ivoire, d’avoir commandité ce meurtre.
Dans son discours devant les étudiants, le président français a rendu hommage à Thomas Sankara, Par ailleurs, Macron s’est prononcé «favorable» à l’extradition de François Compaoré réclamé par l’Etat burkinabè, tout en précisant que c’est à «la justice française de rendre sa décision». Ce frère cadet de Blaise Compaoré est sous contrôle judiciaire en France.