La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a enjoint lors de son 52ème sommet ce samedi 16 décembre à Abuja, au Nigeria, les autorités politiques en Guinée Bissau à mettre pleinement en œuvre, l’Accord de Conakry dans un délai de 30 jours.
Le président bissau-guinéen José Mario Vaz, a informé son gouvernement à son retour du sommet. D’après sa déclaration, les autorités de son pays devraient appliquer une feuille de route qu’il a proposée lors de la rencontre de la CEDEAO et qui irait dans le sens de l’application de l’Accord de Conakry.
Mais une source diplomatique qui a assisté au sommet a affirmé que le texte soumis par Vaz n’épouse pas l’esprit de cet Accord qui prévoit, entre autres, un gouvernement d’union, un Premier ministre de consensus, ou encore la réintégration des dissidents du PAIGC, le parti au pouvoir.
Cette source a affirmé également que les dirigeants ouest-africains, choqués par l’attitude de Vaz, lui ont demandé de revenir à l’Accord de Conakry et de le mettre en œuvre sous 30 jours, sous peine de sanctions ciblées, tels l’interdiction de voyage ou le gel des avoirs de certains hauts dirigeants du pays.
Toujours est-il que le sommet a mandaté le médiateur Alpha Condé, président de la Guinée, et le président en exercice de la CEDEAO, le chef d’Etat togolais Faure Gnassimbé, pour engager des consultations avec toutes les parties, dans les 30 jours, après quoi des sanctions collectives et individuelles seront appliquées aux entités qui entravent la mise en œuvre de ce accord.
La crise politique en Guinée Bissau dure depuis le limogeage, en août 2015, du Premier ministre Domingos Simoes Pereira par le président Vaz.
L’Accord de Conakry avait été proposé par la CEDEAO en octobre 2016 en vue de mettre fin à cette crise, mais son application continue à traîner le pas. A maintes reprises, les dirigeants ouest-africains ont manifesté leur ras-le-bol face aux différents blocages crées l’équipe dirigeante en Guinée Bissau.