La Belgique a annoncé avoir suspendu temporairement un soutien de 25 millions d’euros qu’elle devait accordé à la République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre de sa décision de mettre fin à ses aides en matière de coopération avec ce pays.
Mercredi 10 janvier, dans une déclaration conjointe, les ministres belges des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, Didier Reynders et Alexander De Croo, annonçaient la fin d’une série d’interventions en matière de coopération dont devrait bénéficier la RDC.
Bruxelles a pris cette mesure à la suite de la répression des manifestations en RDC, le 31 décembre dernier, qu’elle a par ailleurs condamné.
Les deux ministres sont convaincus que «les besoins humanitaires croissants et le changement de la situation politique imposent une révision fondamentale de la coopération» avec la RDC.
Pour eux, «un nouveau programme bilatéral de coopération avec les autorités congolaises ne pourra être conclu qu’après l’organisation d’élections crédibles, sur la base des principes de la bonne gouvernance».
Toutefois, Bruxelles a rassuré qu’il continuera à aider la population congolaise. «La Belgique souhaite cependant renforcer sa solidarité à l’égard de la population congolaise et affectera, pour cette raison, les moyens libérés au profit de l’aide humanitaire et d’autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population», précise le communiqué.
En réponse à la déclaration belge, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, qui se dit non surpris par la décision de Bruxelles, a regretté que le partenaire belge choisisse, selon lui, de financer «un groupe d’individus qui veulent déstabiliser le pays», au lieu de «financer les élections qui coutent très chers.»
Une association en RDC (Association congolaise pour l’accès à la justice,ACAJ) estime que la décision de la Belgique est intervenue aussi parce que les autorités congolaises n’ont pas pris en considération les recommandations de la communauté internationale.
Craignant que la mesure de Bruxelles ne mettre progressivement à l’écart la RDC en matière de diplomatie, l’ACAJ a exhorté Kinshasa «à se remettre sur la bonne ligne»