Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) a confirmé lundi, en appel les peines d’emprisonnement à perpétuité pour les chefs du parti rwandais au pouvoir, lors du génocide commis contre les Tutsis en 1994.
La chambre d’appel, siégeant en audience publique à Arusha en Tanzanie, a annulé plusieurs conclusions du tribunal de première instance, tout en maintenant la peine maximale d’emprisonnement pour les accusés.
L’ex-président rwandais, Matthieu Ngirumpatse, issu du Mouvement Républicain National pour la Démocratie et le développement (MRND), et Edouard Karemera, l’ancien vice-président du même parti, avaient été condamnés en première instance en 2011 pour génocide et crimes contre l’humanité. Le TPIR a confirmé en appel ce verdict en prononçant des peines d’emprisonnement à vie pour les deux chefs de file du MRND, dont les fameux miliciens Interahamwe ont été derrière le génocide qui aurait coûté la vie, selon l’Onu, à quelque 800. 000 Rwandais, issus majoritairement de la minorité tutsie.
Matthieu Ngirumpatse avait été interpellé en 1998 au Mali et Edouard Karemeraarrêté au Togo, la même année. Plusieurs autres accusés sont toujours en fuite, notamment l’argentier du génocide, Félicien Kabuga.
Après la confirmation de la peine d’emprisonnement par la TPIR, le porte-parole du procureur général du Rwanda, Alain Mukuralinda s’est félicité de la sentence prononcée par le juge Theodor Meron. Lors de cette séance, le juge a déclaré à l’adresse des accusés : «lorsque vous détenez une position d’autorité et qu’il y a des crimes commis sous votre autorité, même si vous n’avez pas donné d’ordres directement, vous êtes tenu responsables».
L’ethnocide avait été déclenché par l’assassinat de l’ancien président rwandaisJuvénal Habyarimana le 6 avril 1994.
Le TPIR avait été créé en novembre de la même année par les Nations unies afin de juger les auteurs des actes de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis durant la persécution ethnique au Rwanda.